Drôles d'expérimentations agroforestières en Ombrie

Publié le 6 Mai 2012

 

Des oliviers, des poulets et des asperges, aucun rapport entre les 3 nous diriez-vous ? Eh bien Adolfo Rosati, chercheur, agriculteur et collectionneur vous prouverait la rentabilité de cette association. C’est en Ombrie que nous avons rencontré ce passionné de botanique qui nous a démontré que l’imagination et l’innovation avaient encore leur place dans l’agriculture de demain !

 

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Adolfo Rosati auprès d'un de ses pommiers

Sur sa ferme agritorismo « Il piano » Adolfo a planté plus de 200 variétés de pommes, 80 de figues, des abricotiers, des arbustes à baies, de la vigne… et tant d’autres. Nous avons découvert la saveur de plantes sauvages en dégustant une omelette d’asperges, une salade de chénopodes et une tarte au sureau.

L’asperge sauvage pousse naturellement auprès des oliviers, se vend prè s de 12€/kg et est très recherchée par les restaurateurs.  Introduire des plans d’asperges sauvages dans les parcelles d’oliviers apporterait donc un revenu supplémentaire pour l’agriculteur.

 

C’est justement l’objet de recherche d’une des parcelles expérimentales du CRA (Consiglio per la ricerca e la sperimentazione in agricoltura).

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Une asperge sauvage au pied d'un olivier

Andrea Paoletti y compare différents cultivars d’oliviers afin de déterminer lesquels seraient les plus appropriés à une gestion intensive (1600 arbres/ha). Sur le même site, il introduit des plans d’asperges sauvages, tous les 1m50 au pied des oliviers, une façon d’améliorer la rentabilité de la parcelle.

                                                                   

A cela peut s’ajouter l’élevage extensif de poulets dans les oliveraies.

Voir notre article « Des poules et des arbres » (à venir).

 

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Orvieto, ville médiévale d'Ombrie

 

Près de la très jolie ville médiévale d’Orvieto, nous en apprenons plus sur les recherches menées par le centre IBAF (Istituto di Biologia Agro-ambiantale e Forestale), une section du centre de recherche national CNR (Consiglio Nazionale delle Ricerche). Piero Paris nous a amenées sur les parcelles du centre où plusieurs expériences ont été menées. 50 génotypes de noyers européens ont été plantés afin d’estimer le plus adapté pour la production de bois d’œuvre. Des génotypes d’Italie, de Grèce, d’Espagne, de France et d’ailleurs ont été testés. Il est apparu que le débourrement des génotypes méditerranéens était précoce et donc sensible au gel tardif. Dans ce cas, la rectitude du tronc est altérée et le bois perd de sa valeur. Les génotypes nordiques se sont montrés les plus efficients pour la production de bois d’œuvre en Italie centrale.

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  Un cultivar de type méditerranéen vs un noyer hybride français

 

Des parcelles aDSC02039groforestières modernes ont été expérimentées. Des noyers sont associés avec, d’une part de l’herbe et d’autre pa rt, des cultures (rotation blé/luzerne/trèfle). Des résultats intéressants en sont ressortis. Notamment, il a pu étudier la compétition cultures/arbres pour l’eau et la lumière. Malheureusement par manque de financement le suivi de ces parcelles est difficile.

 

 

Piero Paris dans une parcelle agroforestière moderne du centre IBAF

 

 

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Le paysage d'Ombrie, vue du village d'Orvieto

 

Notre voyage agroforestier italien se termine ici. Nous partons en direction du dernier pays méditerranéen de notre tour d’Europe, la Grèce !

Rédigé par AF'enture

Publié dans #Au jour le jour

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