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/image%2F0566850%2F201306%2Fob_7ae964_adolfo-et-asperge-et-poule-2.JPG "Blog de l'expédition d'étude en Europe de l'agroforesterie : état des lieux, avenir quant à la PAC, exploitants et chercheurs impliqués.")
Le bois de haie : une production agricole
Publié le 20 Mars 2012
Rencontre avec Pascal L., président de la Fédération des associations de boisement de la Manche.
La Fédération, présidée par Pascal L., a été créée en 2009 et regroupe les associations de boisement de la Manche.
La Fédération joue un rôle de sensibilisation et d’animation auprès des agriculteurs et des collectivités sur l’importance des haies du département. Son objectif est de préserver les haies existantes, de replanter et de valoriser le bois de haie par l’appui du développement d’une filière bois. Pascal L. explique : « Il existe sur le département une association, Ecobois qui collecte du bois déchiqueté, le stocke et le commercialise vers les particuliers ou les collectivités. C’est au travers de ces collectivités que l’on peut trouver un débouché important pour le bois de haies. Il y a déjà un bon nombre de collectivités équipées en chaudières collectives pour les bâtiments municipaux, les écoles ou les cantines par exemple. Et aujourd’hui, il y a encore une dizaine de projets de chaudières collectives sur le département. »
Le développement d’une filière bois permet aux agriculteurs de tirer un revenu du bois de haie, ce qui les incite à préserver leurs haies et à en replanter.
« C’est un atout pour l’agriculture de pouvoir produire du bois de haie et que ce bois puisse devenir une production agricole. »
La création de haies est encouragée par le Conseil Général qui finance à 75% les haies de talus et à 50% les haies plates. Lors d’une demande de création d’une haie, un technicien de la chambre d’agriculture vient faire un devis et c’est une entreprise agrée qui plante et qui suit l’état de la haie les premières années. Ces entreprises doivent répondre à une charte définie : utilisation d’essences locales, utilisation d’un paillage (bâche, feutre, bois déchiqueté), respect d’un certain délai, entretien de la haie…
Le bocage régresse dans le département de la Manche. Pascal L. pense qu’il est normal d’arracher des haies pour les besoins de la mécanisation mais que les parcelles, dans un paysage bocager comme celui de la Manche, ne devraient pas excéder 7-8ha. Il est inconcevable de voir des parcelles de 20-25ha dans la région, et pourtant, elles existent.
Afin d’éviter la régression du bocage sur le territoire, certains maires instaurent un classement des haies, ce qui effraie Pascal L. « d’un point de vue personnel, ça me fait un peu peur car qui dit « on classe » dit « on fige les haies et le bocage » et c’est le meilleur moyen pour entendre les tronçonneuses se mettre en route. Je serais plus favorable à un plan de gestion des haies ».